Architecture

Le 1er plan de ville

La rédaction du premier plan de ville du Pirée se déroule en parallèle avec l’urbanisme de la nouvelle capitale de l’État (Athènes) par les architectes Stamatis Kleanthis et Eduard Schaubert. Les deux architectes se sont rencontrés en Allemagne au cours de leurs années d’études et étaient les étudiants de l’architecte néoclassique allemand le plus important, Karl Friedrich Schinkel. Ils s’installent à Athènes en novembre 1831, commencent son arpentage systématique, puis rédigent leur projet d’urbanisme. Le 20 juillet/1er août 1833, Kleanthis fut chargé par Othon de procéder au processus de sélection d’un site autour du port du Pirée, adapté à l’établissement d’une ville. L’architecte fait une ébauche de la zone qu’il juge convenable et suffisante pour le développement de la ville nouvelle, tandis que le 24 février 1834 il reçoit l’ordre de l’exécution immédiate du plan d’urbanisme sans délai. Le plan final a été élaboré après la composition d’une carte topographique détaillée de la zone élargie, dans laquelle les vestiges existants de la ville classique sont également marqués et qui ont servi de base à la composition du plan d’urbanisme du Pirée.

L’urbanisme proposé suit les normes néoclassiques. Les limites de la première planification urbaine, qui est développée dans un maillage rectangulaire, sont formées par les rues actuelles Kastoros, Retsina, El. Venizelou, Gr. Lambrakis, Côte Moutsopoulou, 2nd Merarchias, Kountouriotou, Philellinon, Côte Miaouli, Côte Poseidonos, Côte Kallimasiotis et Côte Kondylis. La rue Gounari (prolongement de la rue Athènes-Pirée) est la limite de deux sections, la droite et la gauche, respectivement des quartiers de Chion et de Genikou. Les blocs de construction mesurent généralement 70m. – 100m., tandis que la largeur des avenues est d’environ 30m.

Dans la partie sud-est, les angles des parallélogrammes ont été coupés pour former de petites places publiques. Les petites places publiques accueillent diverses fonctions. Les activités commerciales et le reste du secteur tertiaire s’étendent à la zone portuaire élargie où se trouvent trois marchés. Un sur la place Karaiskaki d’aujourd’hui, un à l’emplacement de l’ultérieur marché municipal et un sur le côté sud du jardin Tinaneios.

En plus de ceux-ci, les abattoirs sont situés dans le quartier de Zea, la Banque sur la place Korai et la « Bourse des marchandises » sur la place Themistokleous, où se trouve aujourd’hui le bâtiment de la Caisse de retraite des marins (NAT). Deux chantiers navals et les entrepôts de poudre à canon sont prévus au sud du port central.

Les activités éducatives sont représentées par l’école et la bibliothèque dans la place Korai, ainsi que par l’École navale dans la place Terpsithea. Les fonctions religieuses sont placées au centre, avec l’église d’Agios Spyridon à la place des ruines existantes de l’ancien monastère et une seconde église, presque symétrique à la précédente, par rapport à l’axe d’Avenue Vas. Georgiou. La chapelle d’Agios Dionysios est conservée dans la partie nord-ouest, en dehors du plan de la ville, où le cimetière de l’époque classique est également marqué. Le nouveau cimetière est prévu à l’extrémité sud-est, au début de l’Avenue I. Chatzikyriakou, également à l’extérieur des limites de la zone urbanisée. L’hôpital aux contreforts de Kastella, l’orphelinat à l’extrémité ouest de la ville et le sanatorium de la côte d’Ietioneia constituent les bâtiments publics de bien-être.

Les Palais sont conçus à l’entrée de la ville à partir d’Athènes, sur l’axe de la rue Pirée, en position surélevée, comme en témoignent les deux escaliers d’accès disposés symétriquement.

Enfin, bien que les antiquités existantes soient prises en compte par les rédacteurs du plan, la corrélation du nouvel traçage routier avec celui de l’époque classique n’est pas considérée comme probable, malgré la déviation minime des axes des rues et des lignes de construction. La découverte des trouvailles qui documentent le tissu urbain de la ville antique est faite plus tard, on peut donc conclure que la géomorphologie, l’emplacement des trois ports naturels et la route d’Athènes étaient les principaux paramètres du positionnement spécifique des fonctions de la nouvelle ville.